Est-ce que cela vous arrive de remettre une tâche
à plus tard alors qu’il faudrait l’accomplir maintenant ? Si oui, alors vous êtes familiers avec la procrastination qui consiste à reporter la réalisation d’actions.
Ceci ne se fait pas de manière parfaitement consciente.
On reporte de manière irrationnelle, impulsive, sans justification valable. Nous avons tendance à plus procrastiner lorsque le délai à respecter est lointain, lorsque les conséquences positives ou négatives sont lointaines. Nous avons aussi plus tendance à procrastiner lorsque la tâche ne nous fait pas plaisir, ni envie, nous paraît ennuyeuse ou fastidieuse. Comme remplir sa déclaration d’impôts ;)
La procrastination ce n’est pas le repos,
quand on se repose, on recharge nos batteries. Après le repos, par exemple après une sieste, on se sent à nouveau plein d’énergie et d’attaque pour accomplir nos tâches.
La procrastination ce n’est pas non plus choisir de ne rien faire
et en être satisfait. Comme s’étendre un moment sur une chaise longue au soleil ou rester un peu plus longtemps au lit le week-end. Dans ces cas, on profite du moment.
Avec la procrastination, au contraire on se sent tiraillé.
D’un côté on a une tâche à accomplir, un objectif important soit parce qu’il est attendu de nous avec un délai comme la déclaration d’impôts, soit parce que c’est quelque chose qui nous tient à cœur mais qui se construit sur du long terme. Et de l’autre côté on a des activités simples, rapides, ludiques qui nous apportent une satisfaction immédiate et passagère.
Ces activités sont inutiles par rapport à notre objectif et souvent très chronophages. Par exemple, au lieu de nous mettre à ce rapport ou à ce dossier à rendre, nous jouons à Angry Birds, regardons des vidéos sur Youtube, surfons sur internet pour des informations ou du shopping, allons sur Instagram, visionnons des séries Netflix, blablatons avec d’autres personnes de la pluie et du beau temps…
Ces moments-là ne sont pas un loisir que nous avons planifié ou qui nous tiennent à cœur. C’est plutôt un moyen à moitié conscient qui nous fait éviter de nous mettre à la tâche.
On se sent tiraillé.
Et on succombe aux activités à satisfaction immédiate. Ceci provoque de la perte de temps qui générera en nous frustration, remords et impuissance. Ces émotions déplaisantes ne vont pas nous aider à nous mettre à la tâche. Pour les contrer le risque est grand que nous continuions de remettre à plus tard ce qui doit être fait et que nous privilégions les solutions immédiates qui nous font nous sentir bien sur le moment, même si c’est passager.
Et tout ça c’est bien le problème. Ce report ne va pas dans le sens de notre intérêt ni de l’optimisation de notre travail. On reporte et cela peut impliquer des retards et affecter nos relations avec les autres notamment ceux avec qui nous avons des engagements. Cela peut impliquer aussi un stress accru et de l’anxiété face à la date limite qui approche. La qualité du travail peut en être compromise. Et à force, nous endommageons aussi notre confiance et estime de soi.
Si vous êtes familiers avec la procrastination, ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas seuls !
D’après Piers Steel, professeur à l’université de Calgary, 95% de la population procrastine de temps à autre et 20% le fait de manière chronique. Ces chiffres peuvent s’expliquer avec la demande croissante d’autonomie dans le milieu du travail qui rend ce phénomène plus apparent. Ainsi qu’avec l’augmentation des distractions et tentations de faire « autre chose ». Ces distractions sollicitent d’avantage notre attention et cela devient de plus en plus difficile pour nous de nous concentrer.
Cependant, nous n’avons pas à rester victime de ce phénomène, il existe des moyens pour dépasser la procrastination.
Pour dépasser la procrastination,
nous pouvons repérer pour quelle raison nous procrastinons. Nous allons maintenant explorer sept raisons qui peuvent nous amener à procrastiner ainsi que des pistes pour nous en sortir.
1) L’objectif n’a pas de sens pour moi
La tâche doit avoir du sens pour nous et notre motivation doit être majoritairement interne. C’est-à-dire venir de nous et non de notre environnement externe. Autrement notre motivation ne tiendra pas sur la longueur. Par exemple un enfant qui apprend son vocabulaire pour faire une bonne note et faire plaisir à son prof et ses parents a une motivation externe. Tandis que l’enfant qui apprend son vocabulaire dans le but d’étendre ses connaissances et ses capacités a une motivation interne.
Si l’objectif n’a pas de sens pour nous de prime abord, essayons de mettre au jour les motivations qui nous poussent à agir, les besoins que cela vient remplir et quels seraient les bénéfices à atteindre cet objectif.
2) Je succombe aux activités à satisfaction immédiate
Nous fonctionnons avec la loi du moindre effort. Cela veut dire que naturellement nous recherchons le plaisir et fuyons la douleur et l’ennui. On va donc privilégier les activités qui nous donnent une satisfaction immédiate.
Ces activités peuvent être des bulles d’oxygène au milieu de sessions de travail intense mais elles doivent alors être limitées strictement dans le temps.
Si nous n’arrivons pas à nous mettre à la tâche à cause de ces activités ou si nous n’arrivons pas à les limiter dans le temps, on peut rendre leur accès plus difficile. Par exemple les mettre plus loin physiquement de nous et enlever les sons - vibrations des notifications. Pour plus de stratégies encore, vous pouvez lire l'article : « Comment briser nos mauvaises habitudes ».
L’autre option c’est de rendre la tâche à accomplir plus facile. Pour cela nous pouvons faciliter son accès, la positionner plus proche ou déjà prête.
Plus nous éliminerons les obstacles à la mise en route, moins nous aurons de résistance à nous y mettre.
Ce sont en fait les mêmes principes que pour intégrer de nouvelles habitudes : en rendant notre tâche à accomplir visible, attractive, facile et satisfaisante nous facilitons notre mise en action. Pour plus de détails à ce sujet, vous pouvez lire les articles : « La puissance du changement : les habitudes partie 1 et partie 2 ».
3) Je manque d’énergie
Ce n’est pas en nous privant de sommeil, de mouvement, de nourriture, de ressourcement que nous serons plus efficaces. Au contraire. Si nous sommes fatigués, il vaut mieux commencer par nous reposer avant de nous mettre au travail.
Il s’agit d’être attentif à l’équilibre de la balance entre « je dépense mon énergie » et « je prends du temps pour me ressourcer ».
4) Mon objectif est énorme
Dans ce cas, la tâche peut paraître tellement titanesque que nous avons des difficultés à nous mettre au travail. Pour nous aider, nous pouvons diviser ce gros objectif en sous-objectifs.
Comment mange-t-on un éléphant ? … Hé bien, un morceau à la fois.
On ne peut pas manger tout l’éléphant d’un seul coup, c’est trop gros, par contre morceau par morceau on peut y parvenir ;)
Pour revenir à notre objectif, nous pouvons le découper en étapes intermédiaires, puis détailler toutes les actions nécessaires à accomplir pour atteindre chaque étape.
Les actions doivent être précises et pouvoir être accomplies en une fois. Autrement c’est qu’elles sont encore trop grandes et qu’il faut les découper en unité plus petite.
Cela me rappelle lorsque j’ai accompli mon travail de certification de coaching. Il y avait tout un tas d’objectifs à remplir : cela me paraissait un éléphant gigantesque !!! Alors j’ai découpé les différents objectifs que j’avais à remplir, les étapes nécessaires pour y arriver et enfin les actions à entreprendre dans les mois, semaines et jours à venir. Ce fut un travail que j’ai effectué sur quasi deux ans et je peux témoigner que oui, morceau par morceau, on avance et on peut manger un éléphant ;)
Ensuite que nous ayons un gros objectif ou que nous soyons submergés de tâches, il existe des manières de faciliter la mise en action :
On peut repérer les moments de la journée où nous avons le plus d’énergie et où on est le plus productif : est-ce le matin, l’après-midi, le soir ?
On peut donner une priorité à nos tâches. Pour cela je vous renvoie à l'article : « J’ai trop de choses sur ma to do list » qui détaille un outil pour nous y aider.
On peut repérer ce dont nous avons besoin pour pouvoir nous concentrer : le lieu, silence ou fond musical.
On peut établir des objectifs quotidiens réalistes. Et effectuer une tâche après l’autre.
Et on peut se récompenser à chaque petite victoire ! Cela permet de maintenir la motivation sur la durée ainsi que de prendre conscience des étapes franchies en direction de l’objectif.
5) Je crains que le résultat ne soit pas à la hauteur
Le perfectionnisme est une forme de procrastination, dans le sens de vouloir que le travail soit parfait avant de le montrer ou de se lancer. C’est une manière de se protéger et qui empêche de se confronter à la réalité. Nous avons l’impression d’avancer et pourtant on fait du sur place.
Là derrière il y a la peur du jugement, du rejet, de l’échec…
La façon de dépasser ce type de procrastination, c’est de se lancer dans le concret et améliorer au fur et à mesure avec les retours que nous recevons. On peut se rappeler qu’il vaut mieux « fait » que « parfait » ou « jamais fait ».
C’est en pratiquant qu’on apprend, qu’on s’améliore et qu’on acquiert de l’expérience.
6) Je crains de réussir
Cela peut être le cas si la réussite de notre objectif vient contrecarrer des croyances limitantes et négatives que nous pouvons avoir à notre sujet. Comme « Je suis nul », « Je n’ai pas les capacités de faire ça ». Du coup on s’auto-sabote pour confirmer la croyance que nous avons de nous-même.
Cela peut aussi être le cas si nous craignons l’étape suivante. En effet, réussir peut générer que l’on attende ensuite plus de nous, que l’on s’appuie plus sur nous, qu’on reconnaisse notre talent… Dans ce sens, ne pas s’engager est une protection et nous permet de rester en terrain connu, couvert, sécurisé qui même s’il est limité est confortable d’une certaine manière.
Pour dépasser cette procrastination, nous pouvons mettre en lumière les croyances que nous avons sur nous-même et les questionner. Nous pouvons aussi travailler sur notre confiance en nous et notre estime de soi. Tout ceci peut être difficile à faire seul, alors n’hésitons pas à demander de l’aide à un professionnel de l’accompagnement. Ce sont des aspects qui peuvent très bien se travailler en coaching.
7) Je crains de rater
La procrastination peut aussi prendre racine dans la peur d’échouer. Soit à cause d’échecs passés, soit parce que cela fait si longtemps que nous sommes restés dans notre zone de confort que l’inconnu est trop effrayant.
Dans ce cas, on peut redéfinir notre objectif et le rendre plus facilement accessible.
On peut se concentrer sur ce que l’on fait déjà bien et repérer ce que l’on peut améliorer.
S’il nous manque des compétences, on peut se former.
Et on peut trouver des exemples de personnes qui ont réussi et nous en inspirer. S’inspirer de leurs réussites et aussi, surtout, de leurs échecs. C’est très très rare de réussir du premier coup !
En regardant de plus près, dans toutes les histoires de succès il y a aussi des histoires d’échecs.
En résumé, la procrastination peut tous nous concerner
à un moment donné ou à un autre. Elle est nuisible car elle provoque de la perte de temps, de la frustration, des remords, des retards, du stress, des dégâts dans nos relations et notre confiance en soi. Nous pouvons apprendre à la dépasser et pour cela nous avons à mettre le doigt sur la ou les raisons qui nous poussent à procrastiner. Puis nous pouvons établir une stratégie pour y remédier.
Si la procrastination est devenue un mode de fonctionnement
habituel pour vous, que régulièrement vous remettez à plus tard ce que vous avez à faire ou aimeriez faire, vous aurez peut-être besoin d’un coup de pouce supplémentaire. Si c’est le cas, un accompagnement de coaching peut vous fournir le levier nécessaire pour comprendre ce qui se passe et le moteur pour dépasser la procrastination. Vous pouvez me contacter pour que nous puissions en discuter.
Merci de m’avoir lue jusqu’au bout. Et si cet article vous a plu, partagez-le à quelqu’un à qui il pourrait également être utile ! Merci et à tout bientôt ! :)
Pour aller plus loin :
- Atomic Habits (en français Un rien peut tout changer), de James Clear.
Si vous avez besoin d’un coup de pouce de plus pour passer de la théorie à la pratique, je suis disponible en tant que coach pour vous accompagner ! Contactez-moi pour que nous puissions en discuter ensemble.
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