J'avais prévu de vous parler des priorités et de comment réussir à définir ce qui est important pour nous. Et voilà qu’imprévu sur imprévu… je me retrouve plutôt à partager avec vous sur les imprévus, sur notre manière de les vivre et comment nous pouvons tenter de nous y préparer.
Par définition, un imprévu est un événement qui survient sans avoir été prévu.
Ces événements se produisent de manière soudaine, inattendue et non planifiée. Ils peuvent nous déstabiliser, nous stresser, nous mettre à mal. Bien entendu leur gravité peut être très variable et j’ai construit cet article en pensant aux petits imprévus de notre quotidien. Ceux qui ne sont pas graves et qui se produisent régulièrement dans nos vies.
Accepter à l'avance qu'il y aura des imprévus
C’est la première étape. Même avec une bonne organisation, une bonne planification et priorisation, il y aura toujours des imprévus, des interruptions dans notre journée. Comme le relève Tim Challies* auteur et pasteur : « Notre responsabilité est de prévoir, organiser et faire les choses au maximum de nos capacités. » Ainsi, ce n’est pas parce qu’il y aura des imprévus que nous ne prévoyons et n’anticipons rien. C’est plutôt que nos capacités sont limitées et que nous avons à accepter que des événements vont interrompre nos plans même très bien réfléchis et construits à l’avance.
Bref, s’il y a une chose dont nous pouvons être sûrs c’est qu’il y aura des imprévus et ces imprévus sont notre vraie vie, celle que nous vivons ici en ce moment, et non celle que nous avons imaginée et planifiée. Les imprévus font partie de la vie et sont notre vie lorsqu’ils arrivent.
Sur le moment, accepter l'imprévu
Notre premier instinct peut être de le refuser car bien souvent il nous embête, compromet ce que nous pensions faire, bouleverse nos plans. Quand nous refusons ce qu’il se passe nous nous mettons en mode « plainte & râlerie ». C’est le mode favori de la victime, et je pense que vous le connaissez comme moi ;)
La victime se plaint, gémit, râle, s’énerve… face à des circonstances qu’elle ne peut pas modifier. Elle se sent impuissante. Elle peut trouver ce qui arrive injuste, immérité… Elle passe un temps précieux à ruminer la réalité.
Comme si alors qu’elle se balade, tout d’un coup un mur se dresse devant elle lui bloquant le passage. Elle se cogne violemment dedans, ouch, ça fait mal ! Elle recule d’un pas et avance à nouveau, ouch, ça fait toujours mal ! Alors elle commence à râler que le mur soit là au milieu de son chemin et qu’il ne bouge pas.
J’ai beaucoup de tendresse pour cette victime car c’est une manière d’agir que nous adoptons tous et toutes, moi y compris. Malheureusement, elle ne nous avance guère nul part.
Lorsque nous prenons conscience que nous sommes dans le refus, nous pouvons commencer par dire : oui.
Oui il est bien en train de se passer ceci. Ce qui ne veut pas dire que je suis d’accord avec, que je trouve ça plaisant ou que je m’en réjouis. C’est simplement un constat. Oui, il y a un bien un mur là devant moi. Point.
Comme le dit si bien Christophe André, psychiatre et auteur : « L’acceptation ne renvoie en rien à une soumission, à une démission, à un renoncement à l’action. Le but de l’acceptation des faits n’est pas de renoncer à l’action, mais, au contraire, d’agir au mieux. »
Deux questions pour redevenir acteur
Si une fois la réalité acceptée, nous restons en mode victime nous pouvons nous poser ces deux questions, pour passer en mode acteur qui analyse et priorise :
Quelle est ma part dans cette situation ? ou Que puis-je faire ?
Qu’est-ce que je veux ? Et que devrais-je faire pour m’en rapprocher ?
Le quatrième jour de la rentrée a été assez mémorable chez nous.
Au moment du souper, alors que j’allais croquer dans ma tranche de pain, un des enfants revient de la salle de bain en me disant que la chasse d’eau des toilettes coule continuellement. Bon, je me lève, en me disant que ce n'est pas grave, que c’est déjà arrivé quelques fois et que j'ai toujours réussi en bougeant un peu le mécanisme à le faire fonctionner à nouveau. Sauf que cette fois-ci... ça ne marche pas.
Je finis par m’énerver, tire sur le mécanisme (au lieu de le faire tourner) et tout vient d’un coup. Résultat : je n’arrive plus à remettre le mécanisme en place car il s’est déboîté et l’eau continuer de couler sans interruption…
Cette semaine-là, je suis seule avec les enfants, mon mari étant en voyage pour le travail. Je ne peux donc pas compter sur lui pour la réparer et je suis au bout de ce que je sais faire concernant les chasses d’eau des toilettes…
Je sors vite de la maison pour aller demander de l’aide à mon sympathique voisin, McGyver en herbe. Ouf, il est là et il est prêt à venir tout de suite voir ce qu’il se passe. Il embarque ses deux caisses à outils et commence à s’occuper de ma pauvre chasse d’eau.
Au même moment, ma dernière me crie depuis le premier étage qu’elle a mal au ventre… et deux minutes après, je l’entends vomir dans les toilettes du premier. (Alors là, déjà, j’adresse un merci silencieux d’avoir deux toilettes dans notre maison !) J’abandonne mon voisin aux réparations et je monte vite voir l’ampleur des dégâts. Ouf, tout est parvenu au bon endroit ! Je m’occupe de ma fille, prépare son lit en prévision de futurs éventuels vomissements, et je pressens déjà que ma journée du lendemain sera chamboulée car ma fille ne pourra pas se rendre à l’école.
Dans une situation comme celle-ci, qui requiert une action immédiate,
il n’y a pas beaucoup de temps pour rester en mode victime. Parce qu’il y a quelque chose à faire là tout de suite, notre part, notre rôle nous apparaît très clairement.
Un aspect de cette histoire que j’aimerais relever c’est l'importance d’oser demander de l’aide.
On a besoin les uns des autres, lors d'imprévus et dans la vie en général, et je suis tellement reconnaissante de l’aide de mon voisin.
(Alors si, à tout hasard il arrive que tu lises cet article, tu te reconnaîtras et mille fois merci encore !!!)
Pour ce qui est de la journée suivante, j’ai dû composer, comme beaucoup d’entre vous j’en suis sûre, d’une part avec mes contraintes professionnelles, j’avais un rendez-vous de coaching ce jour-là et d’autre part avec ma fille présente à la maison et le fait que j’avais aussi envie de passer du temps vers elle.
J’ai sûrement râlé intérieurement. Ce n’était pas les conditions idéales que j’avais imaginée.
Mes rôles étaient clairs : ma responsabilité vis-à-vis de ma cliente et vis-à-vis de ma fille. Qu’est-ce que je voulais ? Offrir un service de coaching de qualité et prendre soin de ma fille malade. Que pouvais-je faire pour m’en rapprocher ? Et bien j’ai organisé la journée avec un temps où j’ai pu travailler et où ma fille s’est occupée tranquillement de son côté, et un temps que j’ai passé juste avec elle.
Ainsi, avec ces deux questions,
nous pouvons trouver de la créativité et de la flexibilité qui sont des aptitudes essentielles pour nous permettre d’ajuster nos plans et de trouver de nouvelles alternatives.
Le concept de l'amortisseur
Un autre concept utile face aux imprévus, que j’ai découvert dans mes lectures cet été et que j’utilise depuis, c’est celui de l’amortisseur. Je cite Greg McKeown, auteur et conférencier anglais : « Un amortisseur peut être défini littéralement comme quelque chose qui empêche deux choses d'entrer en contact et de se nuire l'une à l'autre. »
Créons un amortisseur pour éviter de nous cogner face au mur.
Une façon très concrète d’en concevoir un, c’est de prévoir 50% de marge de plus pour les imprévus.
Par exemple, si je sais que j’ai un trajet de 10 minutes à faire pour aller chercher mon fils après son cours de tennis. Je prévois la moitié du temps que cela me prend en plus, dans ce cas, 5 minutes de plus pour le trajet. Donc je pars 15 minutes avant l’heure à laquelle je dois arriver pour le chercher.
On peut appliquer le même principe quand on planifie la durée du temps qu’une tâche ou un projet va nous prendre : ajouter 50% de marge de plus pour les imprévus.
En effet, nous avons tendance à sous-estimer le temps qu’une tâche donnée va nous prendre et ceci même lorsque nous l’avons déjà effectuée.
Il s’agit d’un biais cognitif, mis en évidence par Daniel Kahneman, un psychologue et économiste américano-israélien, qui l’a appelée « erreur de planification ».
Pour éviter de tomber dans ce piège, nous pouvons prévoir un amortisseur !
Voilà, je vous encourage à essayer ces différents outils (accepter ; dire oui ; se demander quelle est sa part et ce que l'on souhaite ; demander de l'aide ; prévoir 50% de marge en plus) et à voir ceux qui fonctionnent pour vous et qui vous aident face aux imprévus qui ne manqueront pas d'arriver ;)
Pour aller plus loin
Les références de livres :
- Faire moins. Mieux., de Tim Challies
- Essentialism (en français L'Essentialisme), de Greg McKeown.
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