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  • Photo du rédacteurRachel Hemes

Les étiquettes c’est pour les boîtes !




Les jugements, les étiquettes

sont deux autres perturbateurs de nos relations et de notre communication. Dans cet article, nous verrons en quoi ils sont problématiques et nous explorerons comment surmonter ces obstacles pour favoriser des relations plus saines.


Tout d’abord, pour ce qui concerne les jugements, nous le faisons tous,

nous jugeons sans arrêt ce qui se présente à nous, même si on peut avoir bien appris que ce n’est pas bien de le faire et qu’on devrait s’en abstenir.


Mais pourquoi est-ce qu’on juge ?

  • Juger nous permet de comprendre et clarifier le monde qui nous entoure ainsi que le comportement des autres.

  • Juger nous permet aussi d’évaluer parmi différentes options, et ainsi de trier et finalement de choisir.

Jusque là on peut se dire que ça va, ce n'est pas spécialement un problème de juger ! Seulement ça ne s’arrête pas là… on peut aussi juger :

  • par ignorance et alors on est porté à stéréotyper, à généraliser ce que nous ne connaissons pas et dont nous avons souvent peur.

  • pour se protéger, comme un mécanisme de défense qui rejette sur les autres pour ne pas être pris au fait.

  • pour se distinguer des autres, se différencier, ce qui renforce notre lien d’appartenance à un groupe donné et nous éloigne de ceux qui n’en font pas partie.


Ces différentes motivations profondes au jugement ne produisent pas de bons fruits mais génèrent peur, méfiance, exclusion, conflit…

De ce que je sais aujourd’hui, on ne peut pas s’empêcher de juger !

Nous avons à composer avec notre tendance et nous verrons en deuxième partie de cet article comment nous pouvons faire autrement. Avant cela, je vous parle encore des étiquettes qui sont une forme de jugement.


Les étiquettes c’est ranger les autres dans des tiroirs.

Les étiquettes sont simplificatrices et pour cette raison elles facilitent la relation, elles nous rassurent, elles nous donnent l’impression d’avoir le contrôle…


Le gros problème de ces étiquettes, c’est qu’elles limitent notre pensée et notre perception de l’autre.

On ne retient qu’une caractéristique de l’autre « il est lent », on généralise « il l’est tout le temps et dans tous les domaines », on réduit qui est l’autre, toute une partie de sa personnalité reste dans l’ombre, il n’est que lent et on ne voit pas que dans d’autres contextes il peut se montrer très rapide et réactif.


Les étiquettes nous sont utiles, et c’est bien pour cela qu’on continue de les utiliser, mais elles sont réductrices, et deviennent vraiment embêtantes lorsqu’elles deviennent des obstacles à la relation. « Moi, je ne prends pas la peine de connaître les c* et les imbéciles ! »


Et même les étiquettes positives peuvent être étouffantes et enfermer :

en étant lourdes à porter, en mettant la pression, en n’autorisant pas à être autre chose par moment, en générant des comparaisons et des tensions avec les autres.


Par exemple, si on me dit : « Tu es très intelligente ! » ça fait plaisir à entendre sur le moment et en même temps c’est lourd, ça met la pression de paraître toujours très intelligente autrement ça veut dire que je ne le suis finalement pas tant que ça. Et si je suis très intelligente que sont les autres ? Et est-ce que je m’autorise ensuite parfois à ne pas savoir, à m’exprimer au risque que mes paroles ne soient pas « intelligentes »…

Ok, je pense que vous voyez les conséquences négatives que peut avoir une étiquette positive.


On s’auto-étiquette aussi très rapidement !

Qu’est-ce que vous vous dites lorsque vous faites une erreur dans votre travail ou en cuisinant ? Cela m’arrive encore de me dire, et à haute-voix, « mais quelle gourde ! » Ce qui n’est ni utile, ni bienveillant, ni vrai. Et c’est très vite fait. Si on cumule ces commentaires sur soi à longueur de temps et de journée, on voit comme on peut s’enfermer soi-même dans des étiquettes et des rôles. Avec la difficulté de se percevoir autrement et pas uniquement au travers de cette lentille.


En résumé, les jugements et les étiquettes

peuvent être utiles pour clarifier et mieux comprendre le monde. Ils peuvent également nous aider à évaluer, trier et choisir. Par contre ils sont nuisibles lorsqu’ils deviennent un automatisme ou un système de défense. Ils nuisent alors à nos relations, à notre compréhension des autres et de nous-même. Ils génèrent peur, méfiance, exclusion et conflits.


Comme nous le dit Christophe Carré *, auteur et médiateur :

« Il nous appartient de composer avec le jugement, de réfléchir avant de juger, d’éviter les jugements hâtifs et définitifs et d’utiliser ceux qui sont nécessaires et que l’on a bien mûris, avec tact et mesure. »

Alors, concrètement, comment peut-on faire cela ?


La première étape préliminaire est d’identifier ces pratiques, de prendre garde à cette tendance que nous avons.

Puis, pour les jugements, on va :

  • Évaluer leurs intérêts et leurs conséquences : Quels sont les bénéfices attendus ? Quels besoins est-ce que je cherche à satisfaire ?

  • Dialoguer avec l'autre, rester ouvert, écouter, poser des questions en s’intéressant réellement à l’autre, réfléchir et remettre en question nos jugements tout faits.

  • S'interroger, comme bien souvent les jugements que nous posons sur les autres parlent de notre propre image de nous-même : Si mes jugements et étiquettes devaient m’apprendre quelque chose sur moi-même, ce serait quoi ?

  • Et finalement conserver les jugements qui sont pertinents, basés sur des faits, bienveillants, qui nourrissent la relation et jeter les autres.


Pour les étiquettes,

selon Faber & Mazlish *, auteures en éducation, on peut :

  • Décrire ce qu’on voit, ce qu’on aimerait ou ce qu’on ressent. Au lieu de parler de la personne en entier et de la réduire avec une étiquette, nous pouvons parler d’un comportement précis. Cela vaut pour les compliments et les critiques. Cela ne réduit par la personne, ni ne l’enferme. Par contre cela lui donne des informations précises qu’elle peut réutiliser. Par exemple, si ma fille a encore oublié sa casquette à quelque part sans savoir où elle se trouve, au lieu de lui dire : « Mais c’est n’importe quoi, tu l’as encore oubliée ! T'es vraiment une tête-en-l’air ! » Je peux décrire : « Ta casquette n’est pas là et tu ne sais pas où elle est, ça m’agace. J’aimerais que tu la cherches et que tu la retrouves. A quels endroits pourrais-tu regarder ? »

  • Refuser l’étiquette que l’on nous met, en la nuançant ou en la dégonflant en la remettant dans un contexte particulier. Par exemple, si c’est à nous que quelqu’un dit que nous sommes une tête-en-l’air parce que nous avons encore oublié une de nos affaires, on peut nuancer en disant : « Oui c’est vrai ça m’arrive de temps à autre, tout comme ça m’arrive de penser à tout ! »


Voilà, prenons garde aux jugements et aux étiquettes

que nous pensons et émettons autant envers les autres qu’envers nous-même. Ne les laissons pas abîmer nos relations. Nous pouvons les identifier. Nous pouvons évaluer nos jugements, rester ouvert au dialogue, nous remettre en question, conserver ou jeter nos jugements après mûre réflexion. Et nous pouvons éviter d’enfermer et de réduire l’autre par des étiquettes, en nous concentrant sur le comportement précis, contextualisé que nous souhaitons critiquer ou complimenter.


Merci de m’avoir lu jusqu’au bout

et un MERCI tout particulier à celles et ceux qui partagent ces contenus à leur entourage et / ou qui prennent le temps de me donner des retours suite à vos lectures, c’est hyper précieux pour moi et très encourageant : merci tout plein !! N’hésitez pas vous aussi à partager ce contenu à vos contacts ou à m'écrire, je suis disponible par ici.


 

Pour aller plus loin


* Les références de livres :

- Et si le bonheur c'était les autres ?, de Christophe Carré.

- Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, d'Adele Faber et Elaine Mazlish.


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