Aujourd'hui, je vous écris à propos du journaling et de manière plus précise de ses bienfaits.
Pour commencer, que veut dire le mot « journaling » ?
Et bien tout simplement « écrire régulièrement dans un journal ou cahier intime ».
Mais qu’est-ce qu’on y écrit ? Et quels sont les bénéfices de le faire ?
Pour vous répondre, je vais me baser sur ma propre expérience ainsi que sur les travaux de James Pennebaker et Joshua Smyth (dans Ecrire pour se soigner : La science et la pratique de l'écriture expressive).
En premier lieu, l’écriture répond à un de nos besoins fondamentaux, celui de l’expression de soi. Il n’en est pas le seul canal, bien sûr, mais le fait d’écrire, le journaling, répond à ce besoin fondamental pour tout être humain.
Voici les bienfaits du journaling suite à leurs études résumés en quelques verbes :
comprendre ; mettre du sens ; clarifier ; prendre du recul ; résoudre ; découvrir ; libérer ; soulager ; dérouiller la créativité.
Ainsi, le journaling ou l’écriture expressive nous aide à mieux comprendre.
En écrivant sur ce qui nous est douloureux, difficile, compliqué, traumatisant ; on va mettre des mots sur notre vécu.
Le fait même de mettre des mots, de traduire en langage nos sensations, notre expérience, nous allons enlever certaines informations et en garder d’autres. Nous procédons à un choix, nous créons du sens pour que le tout soit cohérent pour nous.
Cette clarification de ce qu’il s’est passé, va nous permettre de comprendre, va nous aider à poser un regard sur notre vécu. Cela va aussi nous permettre de prendre du recul, comme une histoire que nous lisons et sur laquelle nous pouvons avoir notre opinion. Voire même que nous pouvons tout d’un coup résoudre par un changement de perspective.
En faisant ce processus nous pouvons nous découvrir sous un nouveau jour, découvrir un nouvel aspect de nous-même. Mieux nous connaître.
Certains ont utilisé l’écriture pour pouvoir dire pour la première fois un traumatisme, un secret qu’ils avaient gardé jusque-là : ça a été l’occasion d’une libération, d’un soulagement. Même si, sur le moment, de la tristesse ou d’autres émotions désagréables pouvaient être vécues, dans le moyen et long terme ces personnes ont vu leur mieux-être émotionnel et psychologique s’améliorer.
L’écriture expressive nous aide aussi à dérouiller notre créativité, par exemple, le fait d’écrire pendant 10 minutes librement, va ensuite nous aider à rédiger une écriture plus structurée. C’est peut-être aussi pour ça que Julia Cameron une auteure qui parle de libérer sa créativité, préconise d’écrire librement tous les jours pendant 30 minutes ou sur 3 pages. Elle le faisait elle-même alors qu’elle allait ensuite continuer à écrire.
Nous venons de voir les différents bienfaits que peut nous apporter l’écriture et nous allons maintenant voir sur quoi écrire pour que ça puisse avoir cet impact dans nos vies.
Dans les études de Pennebaker et Smyth, ceux qui ont le plus bénéficié de l’écriture sont ceux qui décrivaient des événements douloureux, un traumatisme, une difficulté, tout en réfléchissant ensuite dessus.
C’est-à-dire qu'ils écrivaient les faits : ce qu'il s'était passé objectivement.
Puis ils détaillaient ce que ça provoquait chez eux : ce qu'ils ressentaient quand ils y pensaient et pourquoi.
Ce processus leur permettaient de comprendre ce qu’il s'était passé, de se découvrir eux-mêmes, ainsi que leurs émotions et pensées.
C’est aussi ce que j’ai pu constater par mon expérience personnelle : déballer mon cœur sans filtre sur le papier m’aide à traverser l’émotion, m’apaise…
Au bout d’un moment je me sens plus calme et je suis plus à même de passer à un autre niveau, de réfléchir à ce que je viens de vivre, de comprendre ce qui a provoqué ces émotions, de mettre le doigt sur les pensées qui sont en jeu dans mon esprit à ce moment-là.
J’écris aussi lorsque je suis préoccupée, sans que ça soit quelque chose de grave comme ce que peut sous-entendre le mot « traumatisme », mais simplement lorsque ça tourbillonne dans ma tête et que je vois bien que je tourne en rond. Là c’est le signe pour moi qu’il est important que je prenne un temps pour écrire à ce sujet. Ça me permet de déposer - ce qui est déjà un soulagement - ça m'aide à clarifier mes pensées et à les mener aussi plus loin…
Car nos pensées, quand elles restent dans nos têtes, sont très courtes.
Elles fusent. Sans jamais s’arrêter. Quand on va utiliser l’écrit, ça va nous obliger à mieux les construire et les élaborer, ça leur donne du corps, de la matière, ça les pousse plus loin. Et ça nous permet de ralentir, car l’élaboration d’une phrase, le passage aux mots nous y obligent. Et c’est clairement bienfaisant entre autre pour celles qui peuvent se sentir submergées et envahies par leurs pensées qui vont dans tous les sens !
A quel moment est-ce utile d’utiliser le journaling ?
Ça va nous être utile :
- dès lors qu’il y a un fort bagage émotionnel : que ça soit en émotion agréable ou désagréable d’ailleurs. Le fait de pouvoir exprimer nos émotions sans entrave est important. Et même le fait de consacrer plusieurs séances d’écriture au même événement va aider à faire diminuer la charge émotionnelle, permettre de s’en distancer, et donc de l’envisager avec une perspective plus large.
- lorsqu’il s’agit d’événements qui sont hors de notre contrôle.
Lorsque nous pouvons agir pour changer quelque chose, alors il vaut mieux agir plutôt que d’écrire dessus… Même si, là encore, écrire peut servir d’anti-chambre à l’action, en nous aidant à clarifier nos pensées, à mieux comprendre ce qu’il s’est passé, voire de préparer ce que nous souhaiterions exprimer à quelqu’un par exemple…
- en cas de ruminations p. ex. si un problème vous préoccupe avant de vous endormir, plusieurs études ont montré que le fait d’écrire diminue les ruminations et améliore la qualité du sommeil.
- face à des pensées intrusives qui reviennent sans arrêt : les éviter, les refouler, ne va pas les faire partir. Les écrire, puis ce que vous ressentez quand vous y pensez et pourquoi, peut vous aider à mieux les gérer.
- face à des préoccupations pour les raisons déjà évoquées et pour libérer du stockage mental, comme lors d'un départ en vacances où l'on crée une check-list des affaires à prendre et des tâches à ne pas oublier : la feuille se rappelle à notre place et on crée ainsi de l'espace mental pour traiter autre chose. Il en va de même pour ce qui nous préoccupe de manière plus complexe.
- dès qu’on en ressent l’envie, le besoin… A nous de trouver la fréquence qui nous convient et qui nous parle : écrire seulement lorsque j’ai quelque chose de particulier comme des ruminations, des préoccupations, un événement fort émotionnel, ou alors tous les jours et traiter ce qui vient, ce qui est dans mon esprit à ce moment-là…
Quels sont les avantages et désavantages du journaling ?
L’avantage d’écrire pour soi nous évite la peur du jugement, du regard des autres, des critiques que l’on pourrait recevoir si on se confiait à autrui…
Et c'est en même temps son désavantage, car nous nous construisons aussi avec l’opinion et le regard des autres sur nous.
L’écriture expressive est utile lorsque c’est pour un temps donné et que cela ne se substitue pas à des relations, à de l’amitié, au fait de manifester de l’intérêt et de l’empathie pour les personnes autour de nous
Et maintenant ?
Ce qui est important et qui est même la chose la plus importante à retenir : c’est d'essayer.
Et voir ce que ça peut vous apporter !
En conclusion on a vu que le journal peut être un outil au service de notre mieux-être.
Voici encore une fois les différents bénéfices dont je vous ai parlé :
- mieux comprendre des événements importants : car écrire va nous permettre d’y mettre du sens, de clarifier nos pensées, de prendre du recul, d’intégrer ce qu’il s’est passé et de digérer les émotions vécues
- écrire peut nous libérer du poids d’un secret
- faire cesser les ruminations
- écrire peut nous apporter un soulagement, un apaisement et une amélioration de notre bien-être émotionnel et psychologique
- ça peut nous aider à dérouiller notre créativité
- ça peut dégager de l’espace mental pour ce qu’on a à faire.
Et enfin que pour qu’il soit utile il faut s’y mettre et le faire.
Pour vous permettre de passer à l’action, voici 3 petits conseils pratiques :
N’achetez pas un magnifique cahier ! Prenez quelque chose de tout simple
Pourquoi ? Et bien, si votre journal est tout beau, tout magnifique, vous allez hésiter à écrire dedans, à raturer, à vous y mettre tout simplement… Car vous vous direz que pour y écrire il faudra écrire joliment, avec un beau titre et des phrases intelligentes… Et ce n'est pas du tout ce qui est visé avec le journaling : on veut pouvoir écrire ce qui nous passe par la tête, sans frein, en raturant tout autant qu’on veut, avec des phrases mal formulées, comme ça nous vient dans l’instant… C'est de l’écriture pour soi et non destinée à être lue par quelqu'un d'autre ! Donc un cahier tout basique, bon marché, tout simple, fera parfaitement l'affaire.
Qu’il soit facilement disponible, à portée de mains
Là aussi c’est l’idée d’éliminer les freins, car si on ne sait plus où on l’a rangé, s’il faut changer d’étage, chercher un stylo, fouiller pour le retrouver, se déplacer à un autre endroit pour écrire… Il y a beaucoup de risques qu’on ne le fasse tout simplement pas !
Le faire
Aujourd’hui alors que vous lisez cet article - si ça vous motive à essayer - déterminez un moment pour le faire. Personnellement, j’aime bien commencer ma journée avec un moment de journaling. Puis je l’utilise au gré de mes besoins au fil de la journée. Ça m’arrive de louper des jours, c’est ok, c’est un outil à mon service et non le contraire. Je sais que d’autres aiment finir leur journée en écrivant. A chacun de trouver son créneau horaire selon son rythme de vie : quel sera le vôtre ?
Voilà, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une belle découverte – ou poursuite – du journaling et de tous ses bienfaits !
Je me réjouis aussi d’entendre vos retours, si vous le souhaitez, par des commentaires ou en me contactant et je vous retrouve tout bientôt.
Vous souhaitez être informée de la publication de mon prochain article ? Inscrivez-vous ici.
Comments