top of page
Photo du rédacteurRachel Hemes

Le réservoir émotionnel




Nous avons tous un réservoir émotionnel invisible

qui peut être plus ou moins rempli au long de notre journée. Les interactions quotidiennes positives le remplissent tandis que les interactions négatives le vident.


Cette métaphore du réservoir émotionnel est, entre autres, utilisée par Tom Rath *, consultant et auteur, pour décrire l’état émotionnel et le bien-être psychologique de chaque personne.


D’autres auteurs, comme Stephen R. Covey par exemple, en parle sous l’image d’un compte en banque émotionnel avec des dépôts, qui viennent le remplir, et des retraits qui le vident. Personnellement, l’image du réservoir me parle plus que le compte en banque, c’est pourquoi j’en parlerai ici sous cette forme mais les principes sont exactement les mêmes.


Notre réservoir se remplit par des interactions positives.

C’est-à-dire avec de l’amour, du soutien, de la reconnaissance, de la confiance, de la compréhension. Ce qui se traduit concrètement par des compliments, des encouragements, des actes de gentillesse, des remerciements, des sourires.


Notre réservoir se vide avec les interactions négatives

telles que les conflits, le stress, les critiques, les insultes, les malentendus, les décisions difficiles, les engagements non tenus ou l’indifférence.


Cela vaut pour toutes nos relations et interactions. Que cela soit avec la personne qui partage notre vie, qu'avec nos enfants, collègues, voisins, amis ou inconnus croisés dans la rue…


Quand notre réservoir est plein, nous nous sentons bien.

Notre seuil de tolérance est haut. Nous sommes enthousiastes, coopératifs, engagés, performants en bref on est dans les meilleures dispositions possibles. On se sent en sécurité, heureux, confiant en soi et en les autres. Ainsi valorisé et reconnu, on est en meilleure santé, plus heureux et plus productifs.


En revanche lorsque notre réservoir est vide,

notre seuil de tolérance est bas et nous avons tendance à le faire "payer" à ceux qui nous entourent. Nous nous sentons fatigués et soucieux. On est moins compréhensifs. On remet en question les intentions de l’autre. On se sent déconnectés, seuls, stressés, emplis de doutes et d’insécurité.


Comme le dit Brené Brown *, travailleuse sociale et chercheuse :

« Nous avons tous besoin d’un profond sentiment d’amour et d’appartenance. En fait, nous sommes biologiquement, cognitivement, physiquement et spirituellement câblés pour aimer, être aimés et appartenir à une communauté. Quand ces besoins ne sont pas satisfaits, alors nous ne fonctionnons pas comme prévu. De fait, nous nous brisons, nous nous engourdissons. Ou encore, nous avons mal, nous blessons les autres, nous tombons malades. »


Le réservoir émotionnel est l’image de ce profond besoin d’amour et d’appartenance qui nous habite tous, en tant qu’êtres humains. Et en voyant les conséquences d’un réservoir à sec, on comprend l’importance de minimiser les interactions négatives, qui le vident si rapidement et efficacement.


Ces interactions qui remplissent ou vident

notre réservoir émotionnel se présentent à tout moment de notre journée. Et à chaque fois nous avons le choix soit de nous tourner vers l’autre soit de nous en détourner.


John Gottman, psychologue, donne cet exemple : Imaginez que vous et votre partenaire regardez une série après le souper et que votre partenaire apprend une mauvaise nouvelle concernant un de ses amis. Vous pouvez faire deux choses : soit vous tourner vers lui, autrement dit remplir son réservoir, soit vous détourner de lui.

Se tourner vers lui ressemblerait à reconnaître ce que votre partenaire vous a dit en disant quelque chose comme : « Oh c’est terrible, je suis désolée d’entendre ça. » Ce genre de réponse montrerait à votre partenaire que vous l’avez écouté et que vous vous intéressez à ce qu’il a à dire, ce qui contribuera à renforcer la positivité dans votre relation. Ou vous pouvez aussi ne rien dire et continuer à regarder l’écran. Cela reviendrait à vous détourner de votre partenaire et ne lui donnerait pas l’impression d’être écouté ou compris.


Comme le montre cet exemple, la plupart de ces gestes de sollicitude qui remplissent notre réservoir sont des petits gestes quotidiens d’appréciation, de compréhension, d’affection et de gentillesse. Tous ces petits gestes qui nous montrent que nous sommes écoutés, considérés, compris, que l’on s’intéresse à nous et à ce que nous avons à dire.


Et cela veut aussi dire que par nos actions, nous avons un rôle crucial à jouer dans toutes les interactions de nos journées.

Les études de Tom Rath * ont montré que la fréquence de ces brefs moments au cours d’une journée est bien plus importante que leur intensité. Ainsi, pour notre bien-être émotionnel, il vaut mieux vivre une douzaine de choses légèrement positives au cours d’une journée qu’une seule vraiment extraordinaire.


Avoir conscience de l'état de notre réservoir

nous permet d'y remédier si nécessaire avant qu'il ne soit complètement à sec. Et nous pouvons également contribuer à remplir celui de l'autre quel que soit son état.

Et ce qui est extraordinaire, c’est que remplir le réservoir de quelqu’un d’autre, loin de vider le nôtre, le remplira également.

Partager une interaction positive avec quelqu’un nous fait du bien. C’est le double effet kiss cool.


Alors juste là maintenant alors que vous me lisez, sur une échelle de 0 à 10 à quel point votre réservoir émotionnel est-il rempli ?


Stratégies pour remplir le réservoir affectif

Pour cela je me base sur les 5 langages de l’amour de Gary Chapman *, auteur et conseiller conjugal. Selon lui nous démontrons et recevons l’amour principalement de 5 manières :


  1. Les temps de qualité : C ’est accorder à l'autre une attention totale et sans partage. Se regarder et se parler avec entière attention. Etre ensemble et proches affectivement. C'est partager un dialogue authentique : une écoute bienveillante et s'ouvrir à l'autre.

  2. Les cadeaux : C’est un symbole visible que l'autre a pensé à nous. Ils peuvent être onéreux ou pas. Ils peuvent être achetés, trouvés ou confectionnés. Cela comprend aussi le don de soi et de sa présence physique.

  3. Les paroles valorisantes : C’est la qualité de ce qui est dit. Ce sont les compliments, les mots d'appréciation, les encouragements. Cela comprend les mots et un ton aimable. C’est aussi formuler des requêtes et non des exigences. C’est également reconnaître les efforts qui ont été faits.

  4. Les services rendus : Ce sont toutes aides pratiques qui font plaisir à l'autre, qui le déchargent et lui rendent service.

  5. Les contacts physiques : C’est tenir la main, embrasser, prendre dans les bras. Ce sont aussi les relations sexuelles, les massages ou le toucher affectueux même furtif sur l'épaule ou la tête.


Nous avons tous un ou deux langages d'amour préféré. Ce sont ceux avec lesquels nous sommes le plus à l'aise d'exprimer notre amour et desquels nous le recevons le mieux. Les connaître permet de me donner ou de demander ce dont j'ai besoin pour pouvoir remplir mon réservoir émotionnel. De même que si je connais le langage préféré de mon partenaire, de mes enfants, de mes ami.e.s je peux contribuer de manière optimale à les rejoindre et à remplir leur réservoir affectif !


Pour les trouver, je peux me demander :

  • Qu’est-ce qui me fait sentir particulièrement aimé ?

  • En me souvenant d’une fois où j’ai été très touché, qu’est-ce que l’autre avait fait ?

  • Lorsque j’ai envie de dire mon affection à une amie, à quoi est-ce que je pense spontanément ? La serrer fort dans mes bras, passer une soirée à discuter profondément, l ui offrir de jolies boucles d’oreille, lui dire combien elle est importante pour moi ou l ui apporter un repas alors qu’elle est surmenée ?

  • Qu'est-ce qui me manque le plus et dont je fais le plus souvent les reproches ou les demandes à mon entourage ? Cela me donnera l'indication en creux du langage d’amour qui vient me remplir le plus.


Nous avons vu l’importance de prendre soin

de notre réservoir émotionnel pour une vie équilibrée et épanouissante, ainsi que de prêter attention à la manière dont nos interactions quotidiennes nous affectent nous et les autres.


En découvrant quel langage de l’amour me touche le plus ainsi que celui de mes proches, je peux contribuer à remplir efficacement les réservoirs de chacun.


En choisissant délibérément de remplir les réservoirs des autres par des actes de gentillesse et de reconnaissance, nous pouvons créer un environnement plus positif et épanouissant pour tous.


Alors soyons des remplisseurs de réservoirs là où nous sommes. Votre contribution compte là où vous êtes, vraiment !

Je vous invite à prendre conscience aujourd’hui de ces petits gestes qui remplissent, ceux que vous donnez, ceux que vous recevez. Et de choisir d’être de ceux qui remplissent intentionnellement les réservoirs plutôt que d’être de ceux qui les vident.


Merci de m’avoir lue jusqu’au bout. Et si cet article vous a plu, une des meilleures façons de me remercier c’est de le transmettre à une personne de votre connaissance. Merci :)



 

* Les références des livres pour creuser plus loin :

- Daring greatly, en français Le Pouvoir de la vulnérabilité, de Brené Brown

- Love 2.0, à ce jour en anglais uniquement, de Barbara Fredrickson

- The Five Love Languages, en français Les langages de l’Amour, de Gary Chapman

- Are you fully charged ?, en français Êtes-vous vraiment heureux ?, de Tom Rath


Vous souhaitez me contacter pour discuter avec moi ? C'est par ici. 


Sachez aussi que je donne du contenu exclusif à mes abonnés à l’Etincelle, si vous avez envie d’en bénéficier également vous pouvez vous y inscrire gratuitement. 

Comments


bottom of page