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Photo du rédacteurRachel Hemes

Je ne sais pas dire non !




J’ai choisi ce thème de notre difficulté à dire non car j’ai eu plusieurs conversations ces derniers temps à ce sujet que ce soit dans mes coachings ou dans mon cercle privé. Cela m’a interpelée et je pense que nous avons tous à grandir dans notre capacité à dire non.


Non pas pour ne plus rien faire et refuser systématiquement ce qui se propose à nous, mais pour choisir et ne pas subir nos indécisions, nos confusions ou les urgences non-importantes qui se présentent à nous. Par exemple, les interruptions de toutes sortes tels qu’appels téléphoniques, messages, les groupes whatsapp, emails, certaines réunions ou invitations, des questions à régler rapidement… Ces demandes qui viennent nous détourner de ce qui est en réalité important pour nous, qui nous mangent du temps et de l’énergie.


Ce qui m’a beaucoup aidée

c’est de comprendre que la clarté de mon non dépend de la clarté de mon oui.


Quand je sais clairement quel est ce oui, à quoi je dis oui, alors c’est bien plus facile d’exprimer et de respecter mes non.

Cela commence par la clarté de notre mission de vie, je vous en parle dans l’épisode « Comment trouver sa mission ? », c’est le grand oui dans notre vie. Plus ce oui est brûlant car nous connaissons dans les grandes lignes ce que nous aimons, là où nous sommes bons et où nous pouvons apporter une différence, plus il sera aisé de refuser ce qui s’en éloigne. Même si ce sont de bonnes choses aussi. Une autre manière de découvrir ce grand oui c’est au travers de l’exercice de nos propres funérailles, dont je vous parle dans l’épisode « Et si on commençait par la fin ? ».


Pour bénéficier de cette clarté,

je vous encourage vivement de poser ces réflexions par écrit plutôt que de les garder dans votre tête ou d'en parler. Les mots écrits noir sur blanc permettent une première distance avec nos pensées, et ils comportent aussi l’avantage que nous pouvons y revenir régulièrement pour les relire et ainsi s’en rappeler ou les ajuster si besoin.


C’est le premier point que j’aimerais soulever :

lorsque notre oui est clair et brûlant, il devient plus facile de discerner à quoi dire non.

Deuxièmement, pour les autres sollicitations,

les petites demandes au quotidien, il s’agit d’exercer notre curseur personnel.


Ici pas de réponse toute faite.

Nous sommes la seule personne en capacité de connaître ce qui nous fait oui et ce qui nous fait non.

Nous sommes notre propre curseur. Et il peut varier selon nos saisons de vie, ce n’est pas pareil si je suis célibataire, en couple, avec des enfants ou à la retraite. Nous avons aussi des variations hormonales qui influent sur notre énergie disponible à un moment donné. Ces variations sont ok et font partie de notre condition humaine. Nous ne sommes pas des machines. En tenir compte est important. Autrement, nous nous retrouvons à tout accepter, à subir les envies, les priorités et l’agenda d’autres personnes et à laisser à l’abandon ce qui est important pour nous.


Stephen Covey *, auteur et conférencier nous dit :

« Rappelez-vous que vous dites, de toute façon, toujours « non » à quelque chose. »

En disant oui à une sollicitation A, nous disons non aux autres possibilités B, C, D ou à nos besoins X et Y. En acceptant une sortie au restaurant avec une amie, je dis oui à cette invitation, je nourris des besoins de relation, d’amitié, de connexion et je dis non, en tout cas temporairement, à mes besoins de calme et d’intériorité. Et c’est ok si j’en ai conscience et que je l’ai choisi ainsi.


Pour m’aider à décider dans ces situations,

j’ai découvert un outil intéressant et utile dans le livre de Greg McKeown * auteur et conférencier, le voici : « Si la réponse n'est pas un oui catégorique, alors elle devrait être un non. »


C’est un test extrême qui permet de mettre en évidence notre conviction et ainsi d’être plus sélectif. Je ne dis pas que c’est à appliquer partout et tout le temps ;) à vous de doser et de savoir lorsqu’il est approprié. Mais plusieurs fois depuis que j’en ai eu connaissance, cela m’a aidée à trancher.


Est-ce un oui clair au fond de moi ?

- Oui. Ok, go, vas-y.

- C’est un ouais… J’sais pas… J'hésite… Alors c’est que c’est non. Et basta. Sans forcément chercher le pourquoi du comment ou à justifier notre non.


Greg McKeown applique la même idée dans le tri des habits de notre armoire. Un endroit où on peut avoir d’envie d’être sélectif pour créer plus de place et d’espace. Pour ce faire, à la place de se demander : "Y a-t-il une chance que je le porte un jour ?" ce qui génère une armoire pleine à craquer d’habits que nous ne portons que rarement, on peut se demander : « Est-ce que je l’aime vraiment ? » et si ce n’est pas le cas, je peux le passer plus loin.


Troisièmement, cela nous arrive à tous de dire oui alors que nous voulions dire non,

simplement pour éviter un conflit, éviter des frictions ou par peur de décevoir la personne concernée.


Si c’est le cas, pour nous aider à apprendre à dire non

avec fermeté, détermination et bienveillance, on peut séparer la relation de la demande qui nous est faite. Comme le dit Greg McKeown :

« Refuser la demande n'équivaut pas à rejeter la personne. Ce n'est que lorsque nous séparons la décision de la relation que nous pouvons prendre une décision claire, puis trouver le courage et la compassion pour la communiquer. »

Cet amalgame de la demande avec la relation

que nous avons avec une personne est commun et nous avons tout intérêt à apprendre à les différencier l’une de l’autre. Quand je dis non à une demande, c’est à la demande que je dis non et non pas à la personne qui me la fait. Quand je dis « Non, je ne vais pas venir à cette soirée » c’est bien à la soirée que je dis non, et non pas à la relation avec l’amie qui me la propose.


Et il ne s’agit pas du tout de devenir agressif

ou de faire fi de la politesse. On peut dire non en restant poli et bienveillant. Et on peut même le dire avec d’autres termes : « Cela me fait plaisir que tu aies pensé à moi et en même temps en ce moment j’ai trop de choses, je ne vais pas venir. »


Apprendre à dire non exige de troquer la popularité contre le respect.

Quand on refuse une demande, à court terme il y aura peut-être bien des désagréments, de la déception ou même de la colère de la part de l’autre personne. Et en général de cela on en est bien conscient et c'est sûrement ce qui nous retient. A moyen et long terme, alors que les désagréments, la déception et la colère s’estompent, c’est le respect qui prend la place.


Greg McKeown nous dit :

« J'ai constaté qu'il est presque universellement vrai que les gens respectent et admirent ceux qui ont le courage et la conviction de dire non. »

Et le respect engrangé au fil du temps est bien plus précieux sur le long terme que la popularité.


Finalement, on peut se rappeler que nous préférons tous un non clair plutôt qu’un oui vague

et sans engagement qui prête à confusion, qui fausse les attentes et engendre des frustrations. Exprimer un non clair peut ainsi être plus aimant et respectueux qu’un oui qui n’est pas suivi d’actions.


Et voici encore huit façons selon Greg McKeown de dire non de manière bienveillante :

  1. Laisser un temps de silence, compter jusqu’à trois dans notre tête puis donner notre réponse.

  2. Refuser et ouvrir une possibilité à un autre moment : « Je ne peux pas venir demain, par contre dès que cette échéance sera passée, ça sera très volontiers. »

  3. Répondre par « Laisse-moi vérifier dans mon agenda et te rendre une réponse » ce qui laisse le temps de la réflexion et de décider si nous sommes ou pas disponibles.

  4. Utiliser les réponses automatiques pour les emails lorsque nous ne voulons pas être interrompus.

  5. Dire « Oui, qu’est-ce que je dois déprioriser ? » face à un chef qui rajoute encore quelque chose à faire alors que notre plateau est déjà plein.

  6. Le dire avec humour.

  7. Répondre « Oui je suis d’accord pour X. Et je suis prêt à faire Y. » Oui je suis d’accord de te prêter ma voiture, et je suis prêt à mettre à ta disposition les clés. Sous-entendu : je te prête ma voiture mais ce n’est pas moi qui vais te conduire.

  8. Dire « Je ne peux pas le faire mais X pourrait être intéressé. » proposant ainsi une alternative en imaginant que nous ne sommes pas indispensables et que quelqu'un d'autre peut offrir une aide.


Pour conclure

Apprenons à découvrir et définir ce à quoi nous disons oui.

Apprenons à discerner lorsque c’est oui et à être prêt à renoncer au reste.

Apprenons à différencier la demande de la relation.

Ayons le courage d’être sélectif et intentionnel avec notre temps, notre énergie, nos ressources limités et d’exprimer clairement nos non tout comme nos oui.


J'espère que ces clés pourront vous être utile et vous permettront d'apprendre à refuser lorsque vous le souhaitez.


Et si vous avez besoin d'aide dans ce cheminement sachez que je suis disponible pour vous accompagner. Contactez-moi pour que nous puissions en discuter.


 

Pour aller plus loin


* Les références de livres :

- Essentialism, en français L'essentialisme, de Greg McKeown

- The 7 Habits Of Highly Effective People, en français Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu'ils entreprennent, de Stephen R. Covey


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