Tout d’abord un premier principe de la communication
établi par l’Ecole de Palo Alto * : « On ne peut pas ne pas communiquer ». Si je suis en présence de quelqu’un, même si je ne dis rien et ne manifeste rien en particulier, par le simple fait de ma présence : je communique. Mon silence communique quelque chose. Mon absence de signes non-verbaux communique quelque chose aussi : de l’indifférence ? Que je suis totalement absorbée en moi-même et imperméable à ce qui m’entoure ? Que je suis excessivement timide ? Que je ne veux pas m’adresser à cette personne et cherche à l’ignorer ? Bref… Vous avez compris. Nous ne pouvons pas ne pas communiquer.
Un deuxième principe de l’Ecole de Palo Alto
c’est qu’un message, une communication, comporte deux niveaux : le contenu et la relation.
Le premier niveau, le contenu
ce sont les mots que j’utilise, c’est le message que j’adresse à l’autre.
Le deuxième niveau, la relation
c’est le climat relationnel général que j’ai avec une personne donnée et qui indique comment le message doit être compris.
Par exemple, est-ce quelqu’un que je connais bien ou un inconnu ? Mettons que je lui adresse un sourire, il pourra alors être pris de différente façon : si c’est une personne que je connais bien il exprimera peut-être de la complicité et du plaisir de voir cette personne, si c’est un inconnu il pourra être pris comme de la politesse, de la gentillesse ou peut-être qu’il va se demander si j’ai quelque chose à lui demander…
La relation s’exprime verbalement et non-verbalement, par nos gestes, actes, regards, mimiques, attentions envers l’autre.
Parfois quand cela coince dans notre communication
avec quelqu’un, nous pensons à améliorer notre communication et nous pensons alors surtout au contenu. A la façon dont nous disons les choses. A les enrober un peu plus, à faire attention à notre vocabulaire. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, car cela a son importance très clairement, mais ce n’est pas suffisant !
En effet, la relation englobe le contenu.
Comme le dit Christophe Carré *, médiateur et auteur :
« Vous pouvez avoir des informations très intéressantes à faire passer à l’autre, si votre relation avec lui est de mauvaise qualité, il ne vous écoutera pas. »
Il donne ensuite une image pour nous aider à comprendre : Si ces deux niveaux étaient un œuf, la relation serait le blanc qui englobe le jaune, c'est-à-dire le contenu. Le jaune ne peut exister sans le blanc de l’œuf, le contenu ne peut exister sans relation. La relation permet la possibilité d’un contenu, d’une communication.
Plus la relation est harmonieuse,
connectée, dans la confiance, plus un large contenu riche, varié et important peut être partagé sans mauvaise interprétation.
Quand la relation est difficile,
peu connectée, conflictuelle, ou perçue ainsi, le contenu partageable se réduit comme peau de chagrin. Nous devrons fournir beaucoup d’efforts pour faire passer quelques informations et ceci sans garantie dans leur interprétation.
Ainsi, dans nos tensions avec les autres, nous pouvons penser qu’il s’agit d’un problème au niveau du contenu, du message que nous transmettons et nous cherchons alors à améliorer cet aspect.
Alors qu’en cas de tensions ou de difficultés relationnelles, nous ferions bien de nous pencher d’abord sur la relation et de nous occuper de celle-ci.
C’est-à-dire mettre l’individu au premier plan avant les informations que je souhaite lui transmettre.
Alors concrètement, comment est-ce qu’on peut prendre soin de la relation ?
Je pense qu’avant tout, il s’agit de nourrir la confiance. Comme dans une relation de coaching ou d’accompagnement, c’est le premier aspect qui importe : la confiance. Sans confiance, pas de travail possible.
Nous savons tous à quoi ressemble une relation dans laquelle la confiance est absente ou précaire. Nous restons sur la défensive, sur nos gardes, nous observons ou nous attaquons. Nous interprétons majoritairement négativement ce que dit ou fait l’autre. D’ailleurs, je reviendrai sur ce thème des interprétations car il s’agit d’un élément important.
Pour qu’une relation fonctionne harmonieusement dans notre vie, il y a besoin de confiance.
Elle permet la sécurité de l’un et de l’autre, ce qui nous rend tranquille dans la relation et nous permet d’agir au mieux. La confiance se construit et évolue au fil du temps.
Je partage maintenant avec vous quatre manières de nourrir la confiance
(ce n’est évidemment pas une liste exhaustive ;))
Tenir nos engagements Tenir ses engagements c'est quand on dit quelque chose et qu’on le fait ensuite effectivement. C’est valable avec les autres et aussi dans notre relation avec nous-même (je vous en parle dans l'article « FCQTD, Un outil pour construire la confiance en soi » que je vous invite à aller lire si vous ne l’avez pas déjà fait). Tenons nos engagements vis-à-vis des autres et de nous-même.
Chercher à comprendre avant d'être compris Ce principe provient de Stephen Covey *, auteur et conférencier. En cherchant à écouter l’autre - à écouter vraiment - à s’intéresser à ce qu’il vit et non seulement à l’histoire en surface qu’il nous raconte, on montre à l’autre qu’il compte en tant qu’individu, que son avis compte, qu’il n’est pas un objet ou un moyen pour nous d’obtenir quelque chose. Alors, cherchons à comprendre avant d’être compris.
Donner notre attention pleine et entière C'est donner toute notre attention à l’autre lorsqu’il nous parle. De nos jours, ça veut dire poser notre écran, l’éteindre et le retourner pour qu’il ne soit plus visible. Car quand on parle à quelqu’un qui est en train de regarder son écran, on ne se sent pas du tout écouté. On sait que son attention est là où son regard le mène. D’ailleurs, vous pouvez tenter l’expérience la prochaine fois que ça vous arrive : si vous vous arrêtez de parler, sans doute que l’autre ne le réalisera même pas tout de suite… Bref, donnons toute notre attention à l’autre, cette qualité d’écoute construit la confiance.
Savoir nous excuser et demander pardon On nourrit aussi la confiance dans la relation lorsque nous savons nous excuser. Lorsque nous demandons pardon pour un tort que nous avons commis, lorsque nous nous sommes trompés, lorsque nous avons commis une erreur. En effet, que préférez-vous : quelqu’un qui lorsqu’il a fait une bourde, la cache, la dissimule, ne l’admet pas voire rejette la faute sur les autres ou quelqu’un qui admet son erreur, s’en excuse et prend ses responsabilités face aux conséquences ? Auquel de ces individus imaginaires hypothétiques donneriez-vous votre confiance ? Rappelons-nous-en lorsque viendra le moment d’admettre nos erreurs et de nous excuser, c’est un moment difficile et désagréable pour notre ego, mais qui est positif et porteur pour la relation avec cette personne. Excusons-nous, osons reconnaître nos erreurs et demander pardon.
Voilà, j’espère que ces différents aspects pourront vous servir et nourriront vos relations avec votre entourage. Et si malgré vos efforts, vous restez coincés, je suis également à votre disposition pour vous accompagner, n’hésitez pas à me contacter pour que nous puissions en discuter. A bientôt !
* L’École de Palo Alto (du nom de la ville californienne) désigne un réseau de chercheurs qui ont élaboré une théorie de la communication et des relations interpersonnelles.
* Les références de livres :
- Et si le bonheur c’était les autres, de Christophe Carré
- The 7 Habits of Highly Effective People (en français Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent), de Stephen R. Covey
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